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Indigo Nights est le quarantième album de Prince. Poursuivant la recherche de méthodes alternatives de distribution, cet album se trouve glissé dans un recueil de photographies issues de la résidence de 21 soirs à Londres, durant l'été 2007. Il s'agit aussi du second album officiel de Prince enregistré en public, après le coffret One Nite Alone...LIVE paru en 2002. Indigo Nights est paru à partir du 30 septembre 2008 chez NPG Records en partenariat avec Atria Books.

2008 indigonights CD

Indigo Nights - CD

Genèse

2008 indigonights book

La salle de concert londonnienne The O² comprend une salle de spectacle plus petite au format "club" d'une capacité de 2700 places : The Indigo. Lors de la résidence de 21 soirs à Londres, une quinzaine d'aftershows tardifs furent programmés à l'avance dans cette salle. Le CD Indigo Nights est issu de ces aftershows où la performance musicale était bien évidemment plus libre et variée que lors des concerts principaux qui reposaient essentiellement sur les hits.

Le CD fut annoncé comme intégré dans un recueil de photographies prises tout au long de la résidence londonnienne par Randee St Nicholas. Un "beau livre" a été édité ensuite par Atria Books. Le fait de procéder ainsi a été doublement constructif : les fans de Prince voulaient le CD, ils ont donc été obligés d'acheter le livre qui était vendu $55 ou £30, soit beaucoup plus que le prix d'un CD normal. Randee St Nicholas travaille depuis longtemps avec Prince, puisqu'elle avait travaillé sur les vidéos des albums Diamonds And Pearls et Love Symbol.

Enregistrement

Lorsque l'album Indigo Nights a été annoncé, beaucoup de fans avaient espéré trouver en CD de larges extraits de l'aftershow du 28 août 2007, qui avait été donné sous la forme d'un show très rock en "power trio" basse - batterie - guitare. Il avait été annoncé que cet aftershow avait été diffusé de bon matin à fort volume lors d'une session photo pour le livre, au grand dam des voisins !

Mais au final, le CD comporte des titres issus de deux autres dates : le 16 septembre et le 21 septembre 2007, soit vers la fin de la résidence.

L'album est construit de façon assez simple, puisque la moitié des titres du CD provient du premier show, et l'autre moitié provient du second show.

Le personnel ayant participé à l'enregistrement de cet album est :

  • Beverly Knight - chant sur Rock Steady (invitée)
  • C.C. Dunham - batterie
  • Joshua Dunham – basse
  • Greg Boyer - trombone
  • Lee Hogans – trompette
  • Mike Phillips - saxophone, vocoder
  • Renato Neto - claviers
  • Mr. Hayes - claviers
  • Marva King - choeurs
  • Nandy & Maya McClean - danse et choeurs ("The Twinz")
  • Shelby J. - choeurs et chant

Editions

Indigo Nights existe uniquement en CD.

  1. 3121 (7:44)
  2. Girls & Boys (4:05)
  3. The Song Of The Heart (1:39)
  4. Delirious (2:01)
  5. Just Like U (Monologue) (2:49)
  6. Satisfied (6:19)
  7. Beggin' Woman Blues (6:43)
  8. Rock Steady (6:37)
  9. Whole Lotta Love (4:42)
  10. Alphabet St. (6:09)
  11. Indigo Nights (3:41)
  12. Misty Blue (4:25)
  13. Baby Love (3:54)
  14. The One (9:08)
  15. All The Critics Love U In London (7:05)

Analyse

L'album Indigo Nights étant vendu avec un livre, découvrons tout d'abord l'ouvrage en lui-même. Sur ce point, Prince ne se moque pas de nous : le livre est imposant, aux dimensions hors norme, d'un poids conséquent, et de très bonne qualité tant au toucher que pour les yeux. Au niveau du contenu, il comporte pas moins de 250 pages en papier glacé, présentant Prince et ses accolytes. Et c'est là que souvent, la perplexité intervient : le livre ne comporte que très peu de photos en concert et ressemble à une sorte de catalogue de vêtements, ou de résidence de vacances dans un hôtel luxueux. Les photos sont très retouchées, et l'ensemble ressemble plus à un magazine de mode qu'un réel livret pour CD. On peut apprécier ou non le luxe ostentatoire déballé ici : Prince devant sa Bentley, Prince dans sa chambre d'hôtel en charmante compagnie (tantôt une soubrette, tantôt une invitée sexy...), Prince dans son dressing essayant des vêtements... bref, c'est joli mais finalement pas très intéressant.

Concernant le CD, il est bien évidemment heureux de trouver avec un son parfait le témoignage des aftershows d'anthologie du club IndigO². Le disque débute par une interprétation enjouée du titre 3121, agrémentée de reprises aux cuivres de classiques du jazz, et interpolé avec le titre D.M.S.R. Alors oui, la version est sympa mais les spécialistes auront noté que d'autres prestations du même titre auraient été encore plus gigantesques. Ceci dit, c'est le choix de Prince !

La suite se matérialise avec Girls & Boys - The Song Of The Heart - Delirious, joués sur la même base et avec beaucoup d'interactions avec le public. The Song Of The Heart, qui est le titre que Prince a donné à la bande originale du film Happy Feet, est ici transformé en un jam porté par la basse de Josha Dunham.

Le groove se transforme en un fond sonore pour un monologue, Just Like U, où Prince déclame une longue tirade au sujet de sa jeunesse. Le tout se veut teinté d'une certaine ironie, mais appelle encore à la perplexité. Prince raconte par exemple que sa mère l'envoyait acheter des cigarettes et des tampons (?!). Il raconte aussi qu'il aimait passer l'été à New York, regarder les filles... et toutes les filles le regardant... pour lui demander de se pousser afin qu'elles parlent à son ami, beau et grand. Il ajoute qu'il sortait régulièrement avec les beaux mecs pour pouvoir approcher les filles.

Satisfied vient ensuite dans une version plutôt convaincante, mais plombée par un autre monologue de plus de six minutes cette fois, Beggin Woman Blues, où ça devient vraiment n'importe quoi, Prince décrivant petit à petit une femme qui devient de plus en plus horrible. Ok c'est de l'humour, passons.

A partir de Rock Steady (une reprise de Aretha Franklin) on passe au show du 21 septembre. C'est Beverly Knight qui se colle au chant, de manière énergique et brillante. S'ensuivent plusieurs jams autour de morceaux princiers ou de reprises qui ne souffrent pas la critique.

Pour Misty Blue et Baby Love, deux nouvelles reprises de standards de la Soul, c'est cette fois Shelby J. qui chante, et si l'énergie est présente on peut regretter qu'elle "braille" un peu trop. The One en revanche s'étire sur plus de 9 minutes et s'interpole avec l'instrumental de The Question Of U. Une version entendue maintes fois en concert depuis 2002 et qui lasse un peu.

Le disque se termine sur un inévitable jam basé autour de All The Critics Love U In New-York, rebaptisé pour l'occasion All The Critics Love U In London. Même chose, cette version entendue maintes fois depuis 2002 laisse les fans un peu sur leur faim. Au final, l'album est plutôt sympa et se laisse écouter. Cependant, on ne peut que regretter qu'il soit sur un seul CD. Comme souvent avec ce genre de disque, on est frustré car il laisse de côté des heures de jams magnifiques qui auraient pu aisément figurer sur un double, ou triple album.

Singles

Cet album n'a donné lieu à aucune déclinaison en single.

Critiques

L'album en lui même n'a pas été remarqué par la critique musicale.

Performances commerciales

Vendu couplé avec un livre, cet album ne rentre pas dans le comptage habituel permettant de le rendre éligible aux charts. Il n'y a donc aucun chiffre de vente disponible. Toutefois, le livre en lui-même a été classé n°9 des ventes de titres dans la catégorie "beaux livres hors oeuvres de fiction" du New York Times. Le livre a été fabriqué par plusieurs éditeurs selon les pays, il était donc trouvable facilement et bien souvent, les invendus furent soldés à des tarifs dérisoires dans les mois qui ont suivi.

Héritage

Indigo Nights permet un témoignage (bien que fortement édité) des aftershows de l'époque "3121". Le fait qu'il soit vendu avec un livre a ravi les aficionados de Prince, qui louaient alors son audace dans modes de distribution alternatifs de ses disques. En dehors de cela, l'album passe assez inaperçu dans la carrière de Prince.

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