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Cet article relate mon expérience vécue lors de la prestation de Prince au Grand Studio RTL, le lundi 12 octobre 2009.

Avant le show[]

Lundi 12 octobre, 09 :00. Après une courte nuit, j’émerge tout juste. Ça y est, les concerts au Grand Palais sont passés. Quel stress depuis 5 jours ! Les rumeurs sur La Cigale, Le Grand Palais, le Grand Journal qu’il a fallut organiser, tout cela a représenté énormément de temps et d’énergie. Depuis 5 jours nous sommes au taquet, à l’affut de la moindre info. Prince est à Paris, il peut jouer n’importe où, à tout moment. Ça en devient délirant.

J’allume le PC et le smartphone. Et dans la minute qui suit, les messages pleuvent déjà : Prince en showcase privé aujourd’hui au Studio 22 de la rue Bayard (voir ici). Les radios RTL et Oui FM font gagner des places à l’antenne, je compose prestement le numéro de téléphone mais c’est évidemment occupé, saturé, et c’est déjà fini. Non c’est pas possible ! Je tente un plan B : la veille, j’avais enregistré une interview par téléphone pour RTL justement, et j’ai le numéro direct du Directeur des Programmes. Je tente le coup, et ô joie il répond ! J’explique mon cas, mais il me dit qu’il ne peut rien faire. Il y a 100 invitations, et pas une place de plus de disponible car le studio est minuscule. Ça va être très chaud. Seule solution : tenter le coup sur place comme un crevard.

Au même moment, alors que je suis encore décontenancé, une autre info majeure déboule : « l’événement » qui était envisagé à La Cigale ce soir est confirmé ! C’est une soirée Because Music, a priori avec des DJ, mais qui est ouverte aux fans ayant l’abonnement au site Lotusflow3r, ce qui est mon cas. Le tarif annoncé est de 80 euros, ça fait cher juste pour une soirée DJ… à ce stade, il n’est pas encore certain que Prince y jouera, mais il n’y a pas le choix : il faut y être. Les invitations sont à retirer sur place à partir de 10 heures du matin. Juste le temps pour moi de m’habiller, de passer au distributeur retirer de l’argent, et me revoici, quelques heures à peine après les shows du Grand Palais, à foncer de nouveau vers Paris.

2009 rtl

L'entrée de la station RTL, au 22 rue Bayard à Paris

Je stationne la voiture à proximité de RTL. En effet, le showcase est prévu pour 15h20 mais on ne sait pas combien de temps cela va durer. Il faut donc garer la voiture dans un endroit stratégique, afin de la récupérer rapidement pour foncer à la Cigale ensuite. Puis je me rends en métro à La Cigale pour y récupérer mon billet (voir cet article).

De retour dans la rue Bayard devant la station RTL, située à deux pas du Grand Palais, la file d’attente commence déjà à s’organiser. Mais c’est peine perdue pour essayer de trouver un billet. 100 places seulement. 2 places distribuées par personne. Il y a donc eu seulement 50 heureux chanceux au standard de RTL ce matin là. Autant dire que la tâche s’avérait difficile. Évidemment, il n’y a personne susceptible de lâcher une place. Les gens qui viennent là sont ceux qui ont leur place avec leur ami ou conjoint. Beaucoup sont des connaissances que j’ai déjà vu dans les concerts et les soirées. Je squatte dans la file. En fait de « place », c’est une liste de noms qui est détenue par le vigile à l’entrée, donc ce sera encore plus compliqué.

Je suis parti tellement vite ce matin, que je n’avais pas déjeuné. La faim se faisant sentir, je me dis que je tenterai ma chance encore un peu plus tard avec de nouveaux arrivants. Je vais manger un morceau, et c’est à ce moment là qu’un SMS providentiel arrive : « j’ai peut être un plan pour entrer à RTL ». Ah comme j’attendais un message comme celui là !

Retour sur place à 14 heures, j’y retrouve l’auteur de mon SMS providentiel. Il est donc possible que l’on rentre, mais il faut pour cela que le « contact » interne à RTL se montre à l’entrée. Or il ne vient pas. Un peu avant 15 heures, la file se vide au fur et à mesure que les spectateurs entrent. Je suis obligé de laisser passer tout le monde devant car je n’ai toujours pas de place. Le stress est à son maximum. Nous sommes encore un petit groupe dehors et on se dit qu’il y aura peut être encore quelques places disponibles. Mais non. Le vigile, intraitable et aux ressources intellectuelles limitées, vient de faire entrer la dernière personne. La liste est complète. Le fameux « contact » ne s’est pas encore montré. Et pourtant, voilà encore quelqu’un… et on nous appelle… oui… oui, c’est bien nous… on y va !!

On met un pied dans le hall, mais le stress n’est pas encore terminé. Le vigile ne veut rien savoir. T’es pas sur la liste, alors tu ne rentres pas. Notre « contact » insiste et lui explique que nous ne sommes justement pas sur la liste, mais que pour nous l’entrée est « O-BLI-GA-TOI-RE ». Après quelques minutes qui parurent une éternité, nous passons l’épreuve du vigile borné et nous voici enfin dans la salle d’attente. Là, il faut se défausser de nos téléphones portables, de nos sacs et accessoires, comme pour les plateaux TV. On reste là quelque minutes en attendant la suite des instructions.  

Après, tout se passe extrêmement vite. Au signal, on descend un petit escalier surplombé d'un écran plat présentant l'affiche des concerts "All Day, All Night", ce qui est très classe et quelque part, nous rassure. Et oui, on y croyait tout simplement pas encore ! On déboule dans le minuscule studio 22 où figurent à peine cinq rangées d'une quinzaine de sièges. Il y a aussi des gens debout. Prince est déjà là, assis au centre de la scène sur un tabouret, avec sa guitare électro-acoustique en bandoulière. Il est avec de larges lunettes noires et une sorte de turban noir sur la tête. C'est hallucinant de le voir d'aussi près, pour un peu on pourrait presque le toucher. Il est accompagné sur sa droite des trois choristes (Shelby J, Liv Warfield et Elisa Fiorillo), et à  sa gauche de Frédéric Yonnet à l’harmonica, assis sur des tabourets eux aussi. C’est tout ! Il a l’air tout à fait à l’aise dans l’atmosphère feutrée du studio, on voit que c’est son lieu de prédilection.

La Prestation[]

On ne comprend pas encore où nous sommes, ni ce que nous faisons là. En guise d’échauffement, Shelby chante un morceau que je ne reconnais pas, nous apprendrons plus tard qu’il s’agit de son single North Carolina, que Prince a coécrit. Après le morceau, Prince demande à avoir trois filles au premier rang qui était squatté par des hommes. Personne n'ose y aller, ou alors personne n’a compris ce qu’il demandait. Alors je me retourne (j’étais au 3ème rang il me semble) et je fais la traduction ! Finalement les places sont libérées juste devant lui. Prince lance simplement "record !" (enregistrement) et ça commence. Après s’être présenté (« My name is Prince »), il joue Feel Better Feel Good Feel Wonderful extrait de Lotusflower. L’ambiance est incroyablement intime, bien que le studio soit plein à craquer. A part la musique, il n’y a pas un bruit, pas un mouvement. Il y a des gens debout au fond, d'autres (le personnel de RTL ?) qui squattent la coursive qui passe au dessus. Prince enchaîne deux chansons : Mountains et Shake Your Body (Down To The Ground) dans une livrée acoustique du meilleur effet. Le morceau terminé, il demande "combien avez vous payé pour être ici ?". Personne ne répond vraiment, mais je brûle d’envie de dire « deux heures et demi d'attente ». Prince ajoute, "je ne joue pas gratuitement, avez vous un chapeau ?" puis il se lève, et part. Humour décalé ou réelle contrariété ? Nous ne le saurons jamais.

Au total, ça a du durer à peine huit minutes. L'animateur Anthony Martin vient discuter avec nous, mais on nous demande déjà de sortir du studio. La sécurité ne rigole pas du tout, pas moyen de profiter de l’instant. Un quart d'heure plus tard, le temps de récupérer nos affaires, nous nous retrouvons dehors éberlués. Tant de stress pour juste huit minutes ! Oui c’était bien, oui j’ai eu énormément de chance de pouvoir y assister grâce à mon aide providentielle, mais c’est comme si le soufflet retombait tout d’un coup.

Pour autant, les émotions en montagnes russes étaient loin d’être terminées. Vite, à la voiture pour nous diriger vers le Boulevard de Rochechouart, et nous retrouver devant la Cigale. En cherchant une place pour me garer, je tombe sur France Info qui retransmet en direct une interview donné par Prince à l’hôtel Costes. Nous nous attendions à avoir l’annonce d’une résidence sur Paris, mais nous en seront pour nos frais. Il est juste dit que c’est en projet, et que Prince veut « vivre en France ». De quoi encore alimenter de nombreuses rumeurs durant les semaines à venir !

Quelque temps plus tard, nous nous retrouvons devant La Cigale.

La prestation RTL a été diffusée le samedi suivant, dans l'après midi du 17 octobre 2009.