The Beautiful Ones est l'autobiographie posthume de Prince, parue le 29 octobre 2019 chez l'éditeur Random House en coopération avec le Prince Estate. Des versions traduites ont ensuite été éditées dans divers pays.

Couverture du livre The Beautiful Ones.
Genèse du projet[]
Prince avait débuté l'écriture de ses mémoires quelques mois avant sa mort, en 2016.
C'est la compagnie ICM Partners représentée par Esther Newberg qui fut l'agent désigné pour vendre le livre à une maison d'éditions. A la demande de Prince, elle fit venir trois éditeurs à Minneapolis pour le rencontrer aux studios Paisley Park dans le but de leur proposer le livre, ce qui est une méthode assez inhabituelle : les éditeurs n'aiment pas être dans la même pièce pour tenter de convaincre leur client. Mais Prince ne voulait pas recevoir chaque éditeur individuellement. [1]
Un accord a été conclu quelques semaines avant le décès de Prince. Une annonce a eu lieu à cet effet le 18 mars 2016 et le livre était attendu en magasins pour la fin de l'année 2017. Les articles parus dans la presse à l'époque mentionnaient que Prince avait reçu "une offre qu'il n'a pas pu refuser".
Le titre choisi est The Beautiful Ones, un nom qui fut mentionné dès les premières informations mais qui était à ce moment là encore un "nom de travail". Ce titre fait référence à la chanson du même nom qui figure sur l'album Purple Rain.
Réalisation[]
Selon Random House, la maison d’édition de The Beautiful Ones, le livre traite de manière très personnelle de la transformation de Prince Rogers Nelson en vedette, de sa vie, sa vision artistique, son personnage : “Le livre débute dès l’enfance de Prince, suit ses premières années en tant que musicien, jusqu’au succès international”.
Les articles de 2016 précisaient que le livre débutait avec ses plus anciens souvenirs et se poursuivait jusqu'à sa prestation légendaire au lors de la finale du Super Bowl en février 2007. Il était dit à l'époque que Prince travaillait inlassablement à ce manuscrit avec son "frère Dan" (Dan Piepenbring, un auteur) qu'il a décrit comme "un bon critique" et non comme quelqu'un qui dit oui à tout.[2]
Annoncé le 23 avril 2019, le produit final fait au total 288 pages et est constitué de plusieurs parties :
- une introduction de Dan Piepenbring, l'auteur qui travaillait avec Prince sur la rédaction de ses mémoires,
- le manuscrit des mémoires rédigé par Prince lui-même (28 pages), et leur retranscription,
- des photos, dessins, et paroles de chansons inédits couvrant les premières années de Prince en tant que musicien jusqu'à Purple Rain, et notamment les notes personnelles de Prince au sujet du film.
- le script écrit par Prince de la toute première version du film Purple Rain.
Éditions[]

Différentes versions du livre, traduit en plusieurs langues.
The Beautiful Ones en paru en plusieurs langues :
- "The Beautiful Ones" (Etats-Unis, publié par Random House)
- "The Beautiful Ones. Mémoires inachevés." (France, publié par Robert Laffont)
- "The Beautiful Ones. Zijn laatste woorden" (Pays-Bas, publié par Xander Uitgevers)
- "The Beautiful Ones. Die unvollendete Autobiografie" (Allemagne, publié par Heyne Verlag)
- "The Beautiful Ones" (Espagne, publié par Reservoir Books)
- "The Beautiful Ones" (Finlande, publié par Johnny Kniga)
- "The Beautiful Ones. L'autobiografia incompiuta." (Italie, publié par Harper Collins Italia)
Analyse[]
Lorsque nous apprîmes que Prince allait faire paraître une autobiographie, les doutes se sont rapidement installés. Prince est un artiste qui se dévoile assez peu, et si l'on se réfère aux précédents écrits qu'il avait pu nous livrer, que ce soient des paroles de chansons ou des textes parus dans les tour books par exemple, les messages étaient souvent cryptiques et incompréhensibles. Pendant de nombreuses années, alors que Prince refusait les interviews, ne disait-on pas que tout ce qu'il avait à dire figurait dans les paroles de ses chansons ? Dans les rares textes dont nous disposions, leurs contenus pouvait mêler des éléments qui semblaient autobiographiques avec des histoires fantasmées ou romancées, ce qui pouvait donner lieu à de nombreuses interprétations.
Ainsi lors de l'annonce de la parution d'une autobiographie, on pouvait effectivement s'interroger sur ce que Prince aurait à nous livrer. Bien évidemment, il semblait inconcevable que Prince nous raconte dans un détail chronologique fouillé l'ensemble de sa vie et de sa carrière. Nous pensions donc que l'oeuvre serait difficilement assimilable par le public, et qu'elle serait truffée de références bibliques ou religieuses, sous la coupe des Témoins de Jéhovah.
Lors du décès de Prince il nous a semblé évident que l'autobiographie, dont il aurait rédigé seulement 50 pages, soit abandonnée. C'est pourquoi la confirmation de sa parution a amené beaucoup de scepticisme parmi les fans, et l'objet a parfois été vu comme une simple opération marketing.
Soyons clairs d'entrée de jeu : il n'en est rien. Le livre est incroyablement riche et sincère, et contient de nombreux éléments inédits.
Dans le détail, les 28 pages écrites par Prince sont incroyablement proches et personnelles. Prince y évoque des détails familiaux que les plus grands historiens et biographes n'avaient jamais approchés. Il y parle de sa mère, de son père, de ses frères et soeurs, de son premier baiser, de ses premières petites amies, de sa passion pour la musique, et ce jusqu'à l'enregistrement de son premier album, For You. Évidemment le contenu est incomplet mais Prince avait pu assembler une trame d'éléments depuis sa naissance jusqu'à environ ses dix-huit ans. Le tout en 28 pages, ce n'est pas très épais mais le contenu est touchant de sincérité, on a vraiment l'impression d'entrer dans l'intimité de la famille Nelson.
Le sentiment est renforcé par les nombreux documents écrits et photos personnelles qui émaillent le livre. D'après les notes du livre, ces photos étaient conservées précieusement par Prince et ont été trouvées dans le Vault de Paisley Park.
Le livre contient aussi une partie où le co-auteur du livre, le journaliste Dan Piepenbring, décrit ses premières rencontres avec Prince, ses visites à Minneapolis, et les expériences surréalistes (et souvent, connues et relatées par d'autres personnes avant lui) qu'il a vécu en sa compagnie. Cette partie constitue une introduction idéale, de la part d'un néophyte, dans le monde Princier. Prince y apparaît incroyablement humain, même s'il y a un côté où on sent la solitude qui l'entoure. Par exemple il est question d'une soirée dansante qui se tient à Paisley Park, et qui se révèle être constituée au final d'une poignée de personnes de son propre entourage. L'autre élément surprenant de cette partie est l'ambition que Prince voulait donner à son livre, il voulait notamment y traiter des sujets comme la liberté, et le racisme.
Enfin, la dernière partie du livre est constituée des 11 pages du script initial du film Purple Rain, sans que celui-ci n'ait encore de nom (bien que le nom initial du script écrit par William Blinn, Dreams, figure dans la première phrase de ce manuscrit). Prince a consigné ces notes dans un petit carnet depuis au moins l'été 1982, après avoir travaillé sur le projet The Second Coming. Cette partie est intéressante principalement à titre documentaire, mais n'apporte pas grand chose de plus à l'ensemble du livre.
En conclusion, The Beautiful Ones offre une vision inédite et intérieure de la vie de Prince, en se concentrant sur ses premières années puisqu'il n'a pas été possible d'aller plus loin. C'est donc bien une oeuvre à part entière, à considérer comme un album incomplet.
Références / Sources[]
- ↑ Interview de Esther Newberg, 2018 : https://variety.com/2018/biz/news/strictly-business-esther-newberg-icm-prince-bob-iger-1202748341/
- ↑ Article de Time du 19 mars 2016 http://time.com/4264952/prince-memoir-2017-the-beautiful-ones/
Title: The Beautiful Ones
Author: Prince
OSD: 10/29/19
HC ISBN: 9780399589652
Page count: 288